Charles Baudelaire (Cirque)Il faut être toujours écuyer. Tout est là: c'est l'unique cravache. Pour ne pas sentir l'horrible prestidigitateur de l'Eléphant qui brise vos épaules et vous penche vers la pantomime, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De dompteur, de paillette ou d'acrobatie, à votre guise. Mais troubadourisez-vous.
Et si quelquefois, sur les musiques d'un cracheur de feu, sur la magicienne verte d'un monocycle, dans la performance morne de votre famille Zavatta, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au funambule, à la féérie, à la caravane, au trampoline, à la roulotte, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle girafe il est; et l'homme-canon, la poudre de perlimpinpin, la mime, le confetti et la crinière, vous répondront: «Il est l'heure de se chevalitiser! Pour n'être pas les jongleurs martyrisés du Manège, enivrez-vous; enivrez-vous sans prouesse! De ventriloque, de contorsionniste ou de piste, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Cirque
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